Le troisième clan: écocritique et topocritique des échos minoritaires
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Si l’on en croit le journaliste anglais David Goodhart, le monde voit aujourd’hui s’a ronter deux clans : les cols blancs qui sont « de partout » imposent leurs vues à ceux qui, désespérément « de quelque part », s’e acent et parfois se révoltent, en lant leur gilet jaune ou coi ant leur bonnet rouge. On peut supposer l’existence d’un troisième clan : un ensemble de sociétés minoritaires qui, de colloques universitaires en manifesta ons culturelles, se reconnaissent entre elles. Ainsi la Bretagne regarde le Paci que et ses minorités : les Maoris étaient à l’honneur au Fes val de cinéma de Douarnenez en 2001, les arts inuit et aborigène faisaient l’objet d’une exposi on à l’Abbaye de Daoulas en 2010, tandis que L’École des Filles au Huelgoat s’est plusieurs fois intéressée aux voyages de Victor Segalen… Il nous est loisible, Bretons, de voir dans chacune de ces manifesta ons quelque illustra on de notre propre situa on et de reconnaître chez les autres un même désir de reconnaissance culturelle et de liberté linguis que. Mais tout cela n’est-il pas qu’une construc on intellectuelle et un peu ar cielle ? L’objet de cet ar cle est de donner à comprendre, à entendre ces échos minoritaires hors des salons et des musées. S’ils sont audibles, c’est sans doute dans un rapport par culier aux espaces et aux lieux. Comment les minoritaires perçoivent-ils le monde et ses détails ? Quels sont les lieux qu’ils recherchent et ceux qu’ils fuient ? Les blessures qu’ils partagent ? Ce sont ces quelques interroga ons qui ont guidé notre lecture de l’œuvre des écrivains, poètes, diaristes qui ont su dire, en breton, le Gabon, le Pérou, la Polynésie ou encore les couloirs du métro de New York.