Albert Camus : la tentation de l'innocence

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Theses / Dissertations
Publisher's DOI/URI
Thesis discipline
Degree name
Master of Arts
Publisher
University of Canterbury. French
Journal Title
Journal ISSN
Volume Title
Language
Date
1969
Authors
Quintrell, Johanna
Abstract

L’existence du mal et de la souffrance pose dee problèmes pour toute philosophie et n’a Jamais cessé de provoquer des explications diverses sans jamais apporter de solution definitive. Dans le monde occidentale la solution la plus répandue est celle qu’offre le christianisme. L’Afrique du Nord où Camus passe les jours de son enfance et de as jeunesse a fourni de grands noms au christienisme. Leur descendant reculé, an niant les principes auxquelles ils ont adhérées, neanmins se préocoupe beaucoup de christianisme en cherchant une explication au problème du mal dans le monde moderne. Comme il ne peut nier le mal et qu’il est trop assoiffé de clarte pour subtiliser la responsabilité de Dieu, il reste incroyant. Le christianisme représente, pour Camus une evasion de l'angoisse' qu’éprouve l’homme moderne en face de l'absurde. Ll y a une tendance universelle à vouloix éviter l'incertitude et c’est ce que Camus veut dire quand il parle d'une “nostalgie d 'unité”. Mais l’homme lance à la conquête de la totalité devient coupable de la démesure et le'saut dans le refuge transcendant qui porte l'homme hors de l’impasse qui confronte l'esprit doué de raison, est purement illusoire. Pour le chrétien, l’idée d’un Dieu, même d'un Juge supreme, offer quelque chose de rassurant, car celui qui condamne peut aussi pardonner. Le chrétien exige que tout devienne simple comme pour l'enfant, que chaque acte soit commandé, que le bien et le mal soient désignés de façon arbitraire. Mais Camus censure l'homme qui, confronté avec lee misères de ce monde seresigne et benit la main de Dieu. Pour lui “le bonheuer ces anges” n’a pas de sens. N'est-il donc pas paradoxal que Camus montre un intêrêt particulier aux notions de l'innocence et de la culpabilité quand il nie l’existence d'un transcendant, quand il vit en effet, dans un temps où la mort de Dieu est Presque partout proclamee. Alors; pourquoi l'homme conteinporain éprouve-t-il cette tendance de se sentir coupable, ce besoin de se prouver innocent? Car la fréquence de ces thèmes doit frapper le lecteur de la litterature modern - dans l’oeuvre de Kafka, de Koestler, de Dostoievski, de Gide. C'est le but de cette dissertation de montrer que dans le monde camusien, malgré cette apparente contradiction, il existe une notion du bien et du mal, de l 'innocence et de la culpabilité, dont l 'homme ne se débarrasse pas en se délivrant de Dieu. Notre premier chapi tre va examiner le caractére de ce monde en essayant de déterminer comnent peuvent s'élever ces notions dans un univers absurde. L'existence ce tells notions éstablie) Camus présente lea suggestions diverses qui s’offrent à l'homme confronté avec le desir de se défaire de la culpabilité, ou de retrouver son innocence. Camus rejette tout a fait la solution chrétienne qui implique une dépendance directe d'un Etre supreme à qui L’homme est, en fin de compte responsable ; il rejette une solution telle qu'offre Claudel -que l'homme peut atteindre à le grâce par l’entremise de la femme .... naturellement plus proche à Dieu, une source de le souffrance mais à la fois l’instrument du salut. Pour Claudel, un etre charge de signification, la femme chez Camus et loin d’être un personage privilégié. Camus arrive a une toute autre solution qui ne depend ni d’un dieu lointain, ni d’un etre humain, mais d’une decision tout à fait personnelle. L’homme pour Camus est las plus grande valeur et l 'humiliation devant Dieu n'est pas digne de lui, Camus ecrit: “Si le christianisme est pessimiste quant à l’homme, il est optimiste quant à la destinée humaine. Eh bien! Je dirai que pessimiste quant à la destinèe humaine, je suis optimiste quant a l’homme.” L’homme est capable de se sauver tout seul, do ses efforts individuels. Quand nous aurons determine ce que signifient les notions de la culpabilité et de l'innocence selon la pensée de Camus nous allons essayer de tirer une conclusion systeémstique et conséquente des énoncés et des illustrations diverses de ces concepts, exprimes par Camus ou par ses personnages au cours de son oeurve. L'examen des notions de l’innocence et de la culpabilité fait naitre des problèmes dont la complexité Camus même l 'admet, et les alternatives qu'll offre ne sont pas du tout definitives. Il est tout à fait évident que Camus ne soutient pas toutes les solutions qu’ll avance – il peut les nier complètement (es qu’il fait des tentatives de trouver un etat d'innocence décrites dans notre troisième chapitre), ou il peut les nier partiellement (ce qu’il fait des suggestions offertes par lee personnuses examinès dans noa quatrième et cinquième chapitres). Il semble y avoir, du moins à première vue, une énorme contradiction quand Camus écrit:

  1. ... “si, pour lui” (l’esprit pénetré de l’absurde)“il peut y avoir des reaponsables, il n'y a pas decoupables”.
  2. “La question est de savo1r si … sans prétention a une impossible innocence, elle (la revolte) peut découvir le principe d’une culpabilité raisonnable”.
  3. … “nous ne pouvons affirmer l’innocence de personne, tandis que nous pouvons affirmer à coup sur la culpabilité de tous”. Cette these espere résoudre oette apparente contradiction en examinant les at oeuvres, et montrer que l'existence de tells constatations exprimant l'innocence absolue (Ch.II), la culpabilité absolu.e (Ch.Vl) et, entre les deux, une tentative d’un compromis (Ch.III, IV & V) n'est pas une indication de l'indecision ou de la confusion de la part de Camus. Cette charge, en effet, peut être plus justifiablement lancée Contre ses critiques. Bien que beaucoup d'entre eux se soient attaqués au probléme de l'innocence et de la culpabilite, peu d'entre eux l'ont fait d'une manière profonde et comprehensive, et leurs décisions sont loins d'être unanimes. La plupart de ces critiques se contentent de discuter ces notions par rapport à une oeuvreparticulière - le plus souvent a La Chute où l'insietance sur l’opposition entre l'innocence et la culpabilité est la plus evidente. Mais même parmi les critiques de La Chute il ya une diversité d'interprétation et personne ne tente de les collationner dans une seule etude compréhensive (oe que nous easaierons ae faitte dans notre dernier chapitre). Deux etudes des notions de l’innocence et de la culpabilite qu'on pourait croire comprehensives sont Les Innocents et Les Coupables de Carina Gadourek, et la thèse de Julia Husson “Innocence et Culpabilité dans l'oeurve d’Albert Camus.”. La première de cea études nous semble tout a fait inadéquate. Carina Gadourek emploie le titre de Les Innocents et Les Coupables en prétexte d'une etude générale sur l’oeuvre de Camus y compris des observations sur la méthode de narration et des résumés de l’action, sans beaucoup de critique au sujet particulier de l’innocence et de la culpabilité. La thèse Mme Husson tire quelques conclusions générales et valables. Maia là où elle voit un développement qui indique un revirement d’opinion décisif, noue n'enviaageons qu'un changement d'accent, en maintenant que les possibilités de l’nnoccence et de la culpabilité sont toujours exprimées dans chaque livre, et qu’au cours de son oeuvre Camus les examine toutes, dans un progress losique qui finit à l'appui de la mesure, de “la voie moyenne".
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Ngā upoko tukutuku/Māori subject headings
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